Quatorze jeunes travailleurs et responsables de la JOC d’Égypte se sont réunis à Alexandrie du 31 août au 2 septembre 2017 pour vivre ensemble et discuter de leur avenir. 10 jeunes hommes venaient du groupe de base d’El Khranfish et travaillaient dans différents secteurs tels que les conducteurs de tuk-tuk, les fabricants d'objets en or, les vendeurs et les ouvriers d’usine ; trois jeunes femmes faisaient partie du groupe de base d’El Sagood et travaillaient dans le secteur des services comme enseignantes et infirmière dans une institution privée ; et une dernière personne était étudiante et membre du groupe de base d’El Osairin. Ils ont bénéficié du soutien d’anciens jocistes et de collaborateurs de la JOC.
En utilisant la méthodologie de la JOC, les jeunes travailleurs et travailleuses ont pu analyser leur réalité passée et actuelle et découvrir leur avenir. Dans la partie du « voir », leur tâche a été de dessiner ce à quoi pourrait ressembler leur avenir. La plupart ont trouvé cela difficile car ils ne pouvaient pas se payer le luxe de tirer parti de leur passé et certains n’avaient pas de perspectives d’avenir.
En Égypte, de nombreux jeunes travailleurs et travailleuses se heurtent à de gros problèmes dans leur vie quotidienne et au travail. Ils sont confrontés à la précarité et à l’insécurité, à de bas salaires, à de longs horaires de travail et à l’informalisation. Certains n’ont même pas terminé l’école et ont commencé à travailler à un très jeune âge, migrant au Caire, la capitale du pays, en raison de l’absence de possibilités d’emploi à la campagne. Les femmes sont vulnérables et font souvent l’objet d’agressions, de harcèlement sexuel et de discrimination.
Le Forum de consultation de la société civile des îles du Pacifique sur le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières était une réponse donnée par les parties prenantes de la société civile pour réclamer que les migrations vers et depuis la région du Pacifique se fassent dans la dignité. Cette consultation régionale était organisée aux Fidji les 2 et 3 novembre 2017 par de grandes organisations de la société civile, entre autres le Forum des migrants d’Asie, Justice et Paix et le Sydney Asia Pacific Migration Center. La Jeunesse Ouvrière Chrétienne Internationale (JOCI) d’Asie-Pacifique était représentée par Nanang Ibrahim.
Le forum a réuni des représentants d’organisations non gouvernementales, de mouvements de jeunes, de syndicats, d’institutions éducatives, du secteur des entreprises, ainsi que des particuliers, qui ont débattu d’enjeux fondamentaux en matière de droits humains et de bonne gouvernance en lien avec le processus de mise en œuvre du Pacte mondial de l’ONU sur les migrations.
Aujourd’hui, 25 novembre, alors que nous commémorons la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous, Jeunesse Ouvrière Chrétienne Internationale, élevons nos voix pour dénoncer les violences et la discrimination que les jeunes travailleuses vivent chaque jour au travail et dans la société. L’une d’elles s’appelle Mary, elle a 28 ans et vient du Nicaragua.
« Je travaille dans une zone franche pour Hansae Nicaragua SA, une usine textile. Cela fait un an que je travaille là comme opératrice de machine.
Dans notre pays, la violence basée sur le genre est un problème que nous vivons au quotidien à la maison dans l’éducation que nous recevons pour assumer les tâches ménagères parce que nous sommes des femmes, par exemple cuisiner, faire la lessive et le nettoyage, s’occuper des enfants… Lorsque je me rends au travail, je suis confrontée au harcèlement sexuel de rue tous les jours. La société minimise cette pratique, la présentant comme inoffensive mais à mes yeux, il s’agit aussi de violence basée sur le genre et je me sens réellement harcelée quand je marche au milieu des gens.
Parfois sur mon lieu de travail, je fais aussi l’objet de violence psychologique. Ils utilisent des mots très forts, ils crient, ils nous insultent en grande partie parce que nous sommes des femmes. Quelque part, nous nous taisons, nous n’exigeons pas le respect car nous voulons conserver notre emploi. La violence dont nous sommes victimes est à la fois horizontale et verticale : horizontale lorsque les opérateurs masculins qui font le même boulot que nous sont violents et nous harcèlent ; verticale lorsqu’elle est le fait d’un supérieur qui exerce son pouvoir et son machisme sur nous, nous donnant une charge de travail plus importante pour le même salaire, nous considérant comme des marchandises, des objets.
En m’engageant à la JOC du Nicaragua, je veux être formée en tant que femme, je veux m’organiser avec d’autres jeunes femmes qui vivent la même réalité afin de lutter pour notre dignité de femmes et exiger du respect envers les femmes. »
En octobre dernier, la JOC d’Asie-Pacifique (ASPAC) a organisé une rencontre continentale d’action, un séminaire sur la protection sociale et un échange régional de responsables aux Philippines. La rencontre continentale d’action a eu lieu à Taytay, dans la province de Rizal. Vingt-huit délégués des JOC nationales d’Australie, d’Indonésie, du Japon, du Pakistan et des Philippines ont participé à l’événement, où étaient également présents l’équipe d’ASPAC, le secrétaire général de la JOCI et une coordinatrice de la Panaf.
ASPAC avait choisi un thème ambitieux pour cette rencontre : « Nous sommes jeunes ! Nous sommes des travailleurs ! Nous luttons pour notre dignité ! » Les participants se sont réunis pour partager leurs expériences et préoccupations, leurs difficultés et convictions à propos de la JOC dans leurs pays respectifs. « Nous les jeunes, nous voulons contribuer et participer à la société. Nous sommes souvent exclus et non respectés. Nous voulons trouver le moyen de vivre une vie digne dans cette société. Oui, nous croyons que nous sommes la solution et que nous pouvons changer les choses ! »
Plus de cent ans après la première célébration de la Journée internationale de la femme, l’heure est venue de passer en revue les développements et avancées, de réfléchir à un souffle nouveau, d’agir pour le changement et de proposer des alternatives. C’est également le moment de célébrer le courageux engagement qu’ont pris de simples femmes dans notre vie, au sein du mouvement et dans la société, jouant un rôle de protagonistes dans l’histoire du mouvement et au sein de leurs communautés.
« ‘J’ai 25 ans, je vis en Egypte et je suis une femme.’ Dire cela, c’est sous-entendre que la vie est difficile. Je vis dans un pays où les hommes dominent les femmes. En tant que femme, je suis souvent harcelée sexuellement et je suis considérée comme un objet sexuel. Je suis discriminée en tant que femme célibataire de 25 ans qui vit dans un pays où la plupart des filles se marient à 18 ans. Mes problèmes ne sont pas à dissocier de ceux de notre société où il existe un énorme fossé entre les riches et les pauvres, où les emplois sont de plus en plus précaires, où les tensions et les conflits sont nombreux, et où les femmes sont fortement affectées. » - Basma