Le défi de la dimension de genre
La JOCI est un mouvement engagé auprès des jeunes travailleurs et travailleuses qui veut répondre à leurs besoins et à leurs aspirations de classe et tente de représenter toute leur diversité. Depuis 2016, dans le cadre de sa campagne pour un travail juste avec une protection sociale adéquate pour tous, le mouvement a développé (par exemple) des campagnes spécifiques dans le secteur du travail précaire (chaînes de production, travail dans les maquilas/zones franches...), dans le secteur informel et dans l'économie solidaire.
La JOCI a encouragé les débats et les actions avec une approche de genre car l'exploitation est encore plus accentuée pour les femmes dans leur ensemble et spécifiquement pour les jeunes travailleuses, auxquelles nous nous adressons.
Dans les processus d'action et d'organisation réalisés, nous avons pris conscience des déséquilibres et des inégalités existant dans la société en ce qui concerne les droits des hommes et des femmes, bien que les lois ne les prévoient pas, ils restent presque toujours lettre morte.
À ce stade de l'histoire de l'humanité, le développement technique et le progrès mondial sous tous ses aspects n'ont pas été en mesure de garantir que les bénéfices du développement humain soient transmis de manière égale aux hommes et aux femmes. Pourquoi en est-il ainsi?
Dans ce numéro, nous voulons aborder la transversalité de la dimension de genre à travers une analyse de la situation au niveau international, reconnaissant les progrès réalisés et accordant une attention particulière aux activités et actions que les mouvements de la JOC développent dans les pays. Nous avons également recueilli des témoignages sur le soutien adulte aux actions et programmes dans ce secteur. En juin, la JOCI a organisé un webinaire sur le sujet et cette publication souhaite aussi faire le lien avec cette activité. En portant notre regard sur cette dimension, nous voulons rendre visible ce qui se passe et apporter des éléments au débat dans la société.
En ce 25 août 2022, la JOCI célèbre son 65e anniversaire en tant que mouvement international de jeunes travailleurs. Nous commémorons la première assemblée mondiale de la JOC à Rome en 1957, marquée par la naissance de la JOC en tant que mouvement international.
En commémorant l'anniversaire de la JOCI, nous célébrons également les différentes actions et campagnes que nous avons menées au fil des ans. Nous célébrons tous les changements que nous avons apportés dans notre société, nos communautés ou même dans nos vies en tant qu'individus et dans les vies des jeunes travailleurs qui luttent pour un avenir meilleur. Nous célébrons également nos valeurs et nos aspirations qui continuent de nous inciter à être des acteurs au sein de nos sociétés et des moteurs de changement.
Le début de notre histoire remonte au temps où Cardijn a développé et construit la JOC en tant que mouvement en 1925. Aujourd'hui, près de 100 ans plus tard, la JOCI continue de construire le mouvement en rejoignant davantage de jeunes travailleurs en situation précaire et en menant des actions qui changeront notre situation.
Nous aimerions profiter de ce moment pour rappeler à tous les jeunes travailleurs ce que nous avons accompli en tant que mouvement de jeunes travailleurs du monde entier et les progrès que nous avons réalisés.
Nous n'avons jamais cessé de croire que les jeunes travailleurs et travailleuses valent plus que l'argent et que tout l'or du monde. La JOC est porteuse d'espoir et appelle tous les jeunes travailleurs, où qu'ils soient, à agir pour un monde juste et pour la dignité de toutes et tous.
Nous encourageons tous les militant(e)s et membres du monde entier à continuer de mener des actions et des activités pour renforcer notre campagne sur le travail juste, l'égalité et la dignité pour tous les jeunes travailleurs et travailleuses. Nous vous invitons également à faire le point et à prendre note de tout ce que vous avez accompli: que cela vous motive à continuer parce que le combat est loin d'être terminé et beaucoup reste à faire. Nous avons besoin que tous les jeunes travailleurs et travailleuses soient solidaires pour que nous puissions construire ensemble la société nouvelle dans laquelle tout le monde sera égal et où chaque travail est valorisé.
Une célébration en mémoire de Joseph Cardijn à Namur
Le 8 mai 2022, une messe a été célébrée en l'église Saint-Nicolas à Namur, à la mémoire du cardinal Cardijn, à l'initiative d'anciens de mouvements d'action catholique ayant pratiqué la méthode Voir-Juger-Agir due au fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne, mouvement dont on célébrera le 100e anniversaire en 2025, alors qu'il a des branches dans quelque cinquante pays des différents continents et son secrétariat mondial à Schaerbeek.
Cette messe a été présidée, à la demande de Mgr Warin, évêque de Namur, par l'abbé Joseph Bayet, ancien aumônier JOC-F et ancien vicaire général à Namur, qu'assistaient l'abbé Jacques Hanon, accompagnateur de la JOCI, et l'abbé Pierre Dejardin, curé de la paroisse.
Durant l'office , la Philippine Leizyl Salem, trésorière de la JOCI, qui était accompagnée par le Brésilien Arlindo De Oliveira, responsable de l'Association Internationale Cardijn (AIC), a rappelé que les parents de Joseph Cardijn avaient accepté que leur fils aîné fasse des études pour devenir prêtre , au lieu de partir travailler en usine, parce qu'il voulait aider les jeunes travailleurs et travailleuses à trouver des réponses à leurs pénibles conditions de vie et selon la célèbre méthode Voir-Juger-Agir qu'il proposa par la suite.
En citant des témoignages de membres de diverses branches de la JOCI, la dynamique porte-parole a montré combien l'héritage de Cardijn reste encore d'actualité et que ces jeunes estiment important de faire partie du mouvement qui, « depuis sa fondation, s'engage continuellement pour le développement et la transformation de la vie et du travail des jeunes. ».
La Journée internationale des travailleurs est l'occasion de commémorer les valeurs et les réalisations historiques de générations de travailleurs et travailleuses. Mais alors même que nous célébrons les succès et les triomphes de la solidarité des travailleurs, nous savons que les défis auxquels sont confrontés les peuples du monde entier exigent une force et un engagement collectifs pour poursuivre la lutte pour les droits, les libertés, la paix, l'égalité et la justice.
Les économies du monde entier ne se sont pas remises de l’impact de la pandémie de Covid-19. Cela a rendu plus évidentes les inégalités systémiques persistantes qui sont enracinées et façonnées par les structures économiques, politiques, sociales et culturelles. Dans tous les pays, cela a également fait ressortir les faiblesses du système de santé et les budgets trop restreints pour permettre l'égalité d'accès à la protection sociale. Par ailleurs, la crise climatique ne cesse de s'aggraver, la terrible situation des travailleurs et des pauvres continue de se détériorer, tandis que les nations impérialistes et les puissances régionales défendent leurs propres intérêts géopolitiques en perpétrant d'incessantes agressions militaires qui coûtent la vie aux masses ordinaires confrontées à la crise alimentaire et à d'autres difficultés. La grave récession économique qui sévit dans le monde entier a plongé un nombre considérable de personnes dans la pauvreté, le chômage et l'insécurité sociale. Même ceux qui ont un emploi souffrent de la précarité et de revenus trop faibles.
Plusieurs membres de l'Équipe internationale au niveau régional ont été élus lors du Conseil international virtuel qui s'est tenu en septembre 2021. Depuis lors, l'Équipe internationale a mené un processus d'intégration visant à garantir que les tâches et responsabilités du mouvement puissent être transférées correctement et que le travail puisse se poursuivre.
Le processus d'intégration a pris fin en février 2022, date à laquelle Sarah Prenger, présidente internationale, et Orlando Machado, secrétaire général, ont terminé leurs mandats respectifs entamés en 2016. Au niveau régional, les mandats de Nanang Ibrahim (ASPAC) et de Luis Vargas (JOCA) sont également arrivés à leur terme.
Tous ceux dont le mandat a pris fin avaient travaillé dur pendant 5 ans pour développer le mouvement et organiser des actions concrètes aux niveaux national et international.
En tant que mouvement de travailleurs, la JOCI exprime toute sa gratitude aux dirigeants qui ont achevé leur mandat après avoir donné le meilleur d'eux-mêmes pour la JOC.