En janvier dernier, la JOC d’Australie a organisé son conseil national qui a rassemblé 34 jeunes responsables de tout le pays pour discuter de la réalité des jeunes dans leurs villes. Leur présidente nationale récemment élue, Marilyn Bellett, nous donne un aperçu de leur nouvelle campagne nationale qui s’appelle « Génération Connexion ».
À travers les situations analysées au conseil, ils ont découvert qu’il « existe un réel sentiment de méfiance et de désenchantement chez les jeunes, surtout par rapport aux institutions, qu’il s’agisse des écoles, des gouvernements ou des institutions de l’Église ».
Les thèmes principaux au centre de leurs discussions étaient notamment les jeunes confrontés au travail précaire et au vol salarial, les jeunes travailleurs migrants et les réfugiés, les demandeurs d’asile et les étudiants internationaux, les jeunes femmes, les jeunes hommes, ainsi que les réalités des étudiants dans l’enseignement secondaire et universitaire. En ce qui concerne ce dernier groupe, la JOC d’Australie a tissé des liens avec la JEC (Jeunesse Étudiante Chrétienne) australienne.
Renforcer les protections pour les jeunes travailleurs, les migrants et les réfugiés
Outre les actions menées localement qui pourraient être adaptées et transposées dans d’autres villes, les militants ont également examiné ce qui pouvait se faire au niveau national, entre autres la mise en place d’une commission sur la santé mentale et d’un groupe de réflexion sur la réalité des femmes, en particulier sur l’autonomisation des jeunes femmes ; ces deux groupes seront composés de jeunes militants des quatre coins du pays. Ils se sont également penchés sur la façon de mieux organiser leurs mentors afin que ceux-ci soutiennent les jeunes travailleurs qui jouent un rôle actif dans les domaines sur lesquels se concentre le mouvement. Au niveau national, ils agiront de manière coordonnée afin de pouvoir provoquer des changements durables et systématiques.
Les objectifs et revendications de leur campagne nationale « Génération Connexion » sont : renforcer les protections existant sur les lieux de travail pour les travailleurs, criminaliser le vol salarial, améliorer les protections pour les travailleurs migrants et les réfugiés afin qu’ils ne soient pas expulsés lorsqu’ils exigent le respect de leurs droits élémentaires, dispenser une formation sur les premiers soins en santé mentale à tous les enseignants de l’éducation primaire et secondaire, modifier la législation de façon à accroître le nombre de séances de psychologie (dix) auxquelles n’ont droit que les citoyens australiens et accorder ce droit à toutes les personnes résidant en Australie, et faire en sorte que tous les titulaires d’un visa temporaire aient accès à toutes les études sans devoir payer de droits d’inscription internationaux.
Assurer la formation des jeunes tout au long de la vie
Le mouvement australien veut par ailleurs élaborer un solide plan stratégique de transition pour les jeunes engagés à la JEC afin d’assurer leur passage à la JOC et leur formation tout au long de la vie. Il veut créer des espaces sûrs en ligne et présentiels vers lesquels les jeunes peuvent se tourner pour demander conseil et nouer des contacts, en particulier avec d’autres jeunes vivant les mêmes situations, afin de créer un « filet de sécurité » pour les jeunes de toute l’Australie. Les jeunes pourront ainsi tisser des relations de confiance et, à partir de là, former d’authentiques communautés à travers des groupes, actions et événements locaux. Il s’agit en fait de créer les connexions qui manquent aujourd’hui cruellement dans la vie des jeunes et dans nos sociétés.
Par ailleurs, le mouvement veut développer des liens avec une palette de partenaires susceptibles d’aider la JOC d’Australie à exercer une plus grande influence et à accroître l’impact de ses actions. Il veut organiser davantage de sessions de formation pour les responsables travaillant sur les thèmes de la campagne et élaborer des kits d’information pour appuyer les militants. Il dispose aussi de divers groupes en ligne dont le but est non seulement de mettre en place un réseau en ligne chargé d’appuyer les jeunes du mouvement lorsqu’ils mènent des actions, mais aussi de créer un point de contact pour rejoindre les jeunes qui ne sont pas encore engagés à la JEC ou à la JOC.
Créer ces connexions tellement importantes dans la vie d’un jeune
« Il reste beaucoup de pain sur la planche. […] Nous avons les équipes et les commissions nationales qui se réunissent pour décider de comment elles vont mener l’action, comment elles vont soutenir les responsables locaux afin qu’ils mettent en œuvre certaines choses sur le terrain », a expliqué Marilyn. « Notre espoir, c’est de rester fidèles à la vision que nous avons de créer ces connexions qui sont tellement importantes dans la vie d’un jeune, et d’aider les jeunes à trouver un sens dans les différents espaces existant en Australie. Notre espoir est de pouvoir rétablir quelques-unes des connexions perdues, car les jeunes qui sentent qu’ils font partie d’une communauté, d’une société, contribuent beaucoup plus et se sentent tellement plus valorisés. »
« [Nous voulons] connecter les jeunes avec leur raison de vivre et de travailler. Nous voulons connecter les jeunes avec une communauté accueillante, un espace de partage sûr, quelque chose qui fait actuellement défaut dans la réalité que nous avons explorée aux niveaux local et national. Nous voulons connecter les jeunes avec ce qui est important et qui s’oppose aux besoins sociaux matérialistes qui prévalent aujourd’hui dans notre réalité. Nous voulons connecter les jeunes avec leur estime de soi afin qu’ils résistent à l’exploitation. Et nous voulons connecter entre eux les jeunes de toutes les cultures et de toutes les croyances », a ajouté Marilyn. « Car ce dont nous nous sommes rendu compte aujourd’hui dans le mouvement en Australie, c’est que nos membres sont des jeunes et des militants appartenant à un mélange de religions, de traditions, d’horizons culturels et d’origines ethniques, et notre défi actuel à la JOC d’Australie est dès lors de naviguer dans cet espace, sachant que la réalité démographique, notre vision et ce qui fait notre mouvement aujourd’hui diffèrent fortement de ce qui était vrai dans le passé. C’est une période exaltante. Mais le chemin à parcourir fait aussi peur », a-t-elle conclu.
Mener des actions pour tous les jeunes du monde entier
Consciente de la dimension internationale de notre mouvement, Marilyn a également envoyé un message aux autres mouvements, leur demandant de garder la JOC d’Australie dans leurs prières. « Nous avons aussi beaucoup à apprendre de vous. […] Nous sommes impatients de continuer à partager notre cheminement avec vous. […] Nous vous remercions pour votre soutien indéfectible, votre communication, vos messages sympas sur les réseaux sociaux. […] Toutes et tous ici à la JOC d’Australie, nous sommes solidaires avec vous, nous travaillons avec vous car les actions que nous menons sont pour tous les jeunes du monde entier. Et nous espérons qu’un jour, nous pourrons provoquer ces changements durables dont notre monde a tant besoin aujourd’hui. »