Le jeudi 23 février, plus de 140 participants ont rejoint le webinaire sur les « Opportunités et défis futurs pour l'économie sociale et solidaire » organisé par INSPIR/WSM, RIPESS, WEIGO et la JOCI. Nous avons d'abord discuté des défis futurs pour les différents acteurs de l'ESS (société civile, syndicats, petits producteurs et employeurs de collectifs et de coopératives d'ESS, OIT et autres institutions de l'ONU, États, organismes régionaux, autorités locales). Ces discussions se sont appuyées sur les conclusions générales de la Conférence internationale du travail de 2022 et sur le plan d'action de l'Organisation internationale du travail.
Tout d'abord, nous avons demandé aux participants de définir l'économie sociale et solidaire en un mot. Les réponses ont été : « humanité, solidarité, économie démocratique, finalité sociale, partage des richesses, contribution, centrée sur l'humain, réparaterice, propriété collective, durable, possible, communauté, sans but lucratif, durabilité économique, post-capitaliste, coopération, principes, égalité, valeurs, alternative, futur, soutien, juste, co-construction. »
La parole a ensuite été donnée aux orateurs invités.
Tout d'abord, Simel Esim (responsable de programme, unité COOP, Organisation internationale du travail) qui dirige le travail de l'OIT pour les coopératives et l'économie sociale et solidaire, a parlé de la résolution adoptée par l'OIT : « La résolution comprend une définition tripartite de l'ESS, et un travail conjoint avec les gouvernements et les organisations identifie la contribution de l'ESS à la réalisation des Objectifs de développement durable, notamment en termes de plaidoyer. » Elle a également mentionné quelques-uns des défis : « Il existe des obstacles à la mise en œuvre du développement durable, tels qu'un financement inadéquat, la législation, etc. Pour améliorer le dialogue social et la négociation collective pour les travailleurs, il est nécessaire d'étendre le dialogue social et les pratiques réussies d'ESS ».
Toni Moore (Confédération syndicale internationale, CSI) a ensuite pris la parole, insistant sur le modèle d'économie dont les gens ont besoin dans le monde du travail d'aujourd'hui et que nous pouvons trouver dans l'ESS : « En 2022, lorsque l'on a parlé de l'ESS et des adoptions faites par l'OIT, il était clair que le système établi avait échoué ; nous devons donc mettre en place un nouveau modèle fondé sur l'inclusion et le développement durable ». Elle a également mentionné la nécessité pour les syndicats de réagir et de se ranger du côté de l'ESS : « Le mouvement syndical international s'intéresse au développement des travailleurs, lequel est lié à l'ESS et au passage de l'économie informelle à l'économie formelle. Les objectifs de l'ESS sont associés aux objectifs du mouvement syndical et doivent être basés sur le collectivisme. »
Chantal Line Carpentier (Groupe de travail des Nations unies sur l'économie sociale et solidaire) a évoqué les différentes mesures prises par l'ONU et la nécessité que davantage de pays coresponsables participent à l'adaptation de la résolution de l'OIT, soulignant que « d'ici 2024, le monde doit être conscient que nous avons besoin d'un nouveau système économique. »
Sonia Georges (SEWA, Inde, une association de femmes indépendantes) a souligné la nécessité de « se demander comment impliquer l'Etat, qui est un acteur important. Les Etats doivent être impliqués dans le débat et la mise en œuvre des moyens. Il faut créer de nouvelles formes de dialogue social et de nouvelles formes de gouvernance par différents moyens, et il faut apporter un soutien social aux différentes normes d'ESS qui vont de pair avec la réglementation d'un cadre législatif. »
La dernière partie du webinaire s'est concentrée sur l'examen des possibles impacts positifs et des défis pour les organisations de la base.
Janhavi Dave, de l'organisation HomeNet, a confirmé que « les travailleurs se remettent très lentement, ils sont au même niveau qu'avant la crise covid. Ce secteur n'a pas été capable de rebondir comme les autres. » Elle a également souligné le besoin « de politiques de collaboration et d'énormes investissements pour réussir. »
José (JOC Chili) a présenté l'action de la JOC du Chili sur l'agriculture familiale urbaine ainsi que ses demandes liées à l'ESS. Il a mentionné les défis auxquels ils sont confrontés, notamment le manque d'espace pour cultiver, le manque d'espace pour la communauté, le manque de connaissances sur l'agriculture durable, les dommages environnementaux causés par les modèles forestiers commerciaux et les communautés, et le fait que les gens se sentent limités dans leur mode de vie. C'est pourquoi les communautés doivent avoir accès au crédit, à la protection sociale, au renforcement des capacités, aux centres de formation, aux conseils juridiques, à la participation citoyenne, à l'inclusion dans les programmes scolaires, à la protection de l'environnement, à la consommation responsable, à la commercialisation, à l'égalité des genres, à l'autonomisation économique des genres, à l'autonomie économique des genres.
Enfin, Fatimata Dabré (MUFEDE-B) a présenté le MUFEDE-B et son mode de travail avec les femmes pour générer des revenus et accéder à la protection sociale et à la création d'emplois.
A la fin du webinaire, il a été demandé aux participants s'ils pouvaient expliquer brièvement ce dont l'économie sociale et solidaire a impérativement besoin pour se développer et surmonter les difficultés : « des clients, le soutien des gouvernements, un travail sur les conditions sociales dans les marchés publics pour soutenir l'ESS, une volonté politique des gouvernements et un contrôle du marché, de bonnes politiques, des financements accessibles et une bonne gouvernance, une priorisation des finances publiques en faveur de l'ESS via des partenariats multipartenaires et des appels à projets. »
En bref, il faut essayer de connecter le travail des organisations sur le terrain car ce sujet est mal compris, et il est important de porter le débat mené dans les régions aux niveaux national et continental, et de concevoir et appliquer une stratégie aux différents niveaux pour que l'ESS apporte un réel changement.
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