« J'ai été impressionnée de voir que la JOC du Nicaragua avait un plan pour son action en matière de genre. Il est élaboré, avec des objectifs et tout. Je me suis demandé pourquoi nous n'avions pas un tel plan à la JOC wallonne. »
C’est Zoe, permanente de la JOC wallonne, qui a déclaré cela, racontant à d'autres camarades francophones son expérience lors de l'échange hispanophone. Lorsqu’elle a décrit son action sur le genre mené à la JOC wallonne, elle a parlé d’un groupe d'action national qui procure un espace aux jeunes femmes et aux LGBTQI pour agir ensemble.
Tout comme elle, d'autres délégués du Gabon, de Haïti, du Congo Brazzaville, d'Allemagne, du Ghana, du Pérou, d'Indonésie, de Wallonie (Belgique) et du Nicaragua ont accepté l'invitation de la commission genre de la JOCI à se réunir dans différents espaces organisés en fonction des fuseaux horaires et des langues parlées afin d'échanger sur leurs actions en matière de genre. Lors du partage d'expériences sur la violence et la discrimination fondées sur le genre, il est clairement ressorti que les inégalités existantes se sont encore accrues en raison de la pandémie mondiale actuelle. Comme l’a rapporté Rony d'Indonésie:
« Le fait que de nombreuses femmes en Indonésie n'aient pas d'assurance maladie est un véritable défi. C'est toujours grave, mais dans une telle crise sanitaire, le défi est d’autant plus énorme. En outre, de nombreux travailleurs de la santé, qui sont actuellement en première ligne dans notre pays, sont des femmes. »
Dans le monde entier, le travail de soins semble être un secteur qui absorbe une part plus importante de l'emploi féminin. Selon Laura, cela se reflète également dans un groupe d'action national de la JOC d'Allemagne : « Beaucoup de nos militantes sont des travailleuses du secteur des soins ». La JOC du Pérou agit pour les droits des jeunes travailleuses domestiques. « C'est l'une de nos principales actions », a déclaré Jorge, responsable national de la JOC du Pérou.
« Mais j'avais presque oublié qu'il s'agissait d'une action liée au genre. Notre discussion m'a fait prendre conscience de l'importance de réfléchir à cette question lorsque nous évaluons l'action. »
La pandémie n'a pas seulement eu un impact sur nos réalités, mais également sur nos actions et nos modes d'organisation. Pat, du Ghana, nous a parlé de la célébration habituelle que la JOC du Ghana organise pour la Journée internationale de la femme : « Habituellement, nous invitons un intervenant pour discuter de l'égalité des genres, nous célébrons une messe et nous nous rendons à une manifestation. Cette année, il fallait que ce soit totalement différent ».
Les délégués ont découvert des points communs entre tous leurs mouvements nationaux. « Nous travaillons tous sur l'autonomisation des jeunes femmes », ont conclu les délégués anglophones. « Notre valeur est d'accepter les personnes telles qu’elles sont » : telle était la conviction commune exprimée en français. De même, certaines recommandations pour renforcer nos actions ont été formulées dans chaque groupe linguistique :
- Valoriser même les tout petits changements qui se produisent dans chacune des personnes impliquées dans nos processus ;
- Être clair sur les objectifs de chaque processus ;
- Réfléchir à ce qui se passe aussi dans notre mouvement puisque nous voulons être la nouvelle société ;
- Utiliser les outils de la JOCI relatifs au genre dans le cadre de notre formation ;
- Vérifier dans nos pays si les gouvernements ont ratifié la convention de l'OIT sur la violence basée sur le genre.
Les jeunes travailleurs veulent rester en contact et poursuivre les échanges. Les francophones ont immédiatement créé un groupe utilisant les réseaux sociaux, tandis que d'autres ont décidé d'inviter d'autres mouvements nationaux à leurs activités. Comme l'a exprimé Errol, le coordinateur ASPAC des Philippines : « J'ai beaucoup appris au cours de cette discussion. J'aimerais vraiment continuer, en apprendre davantage et participer aussi à des réunions d’autres MN. »