À la suite de Cardijn

Une célébration en mémoire de Joseph Cardijn à Namur

 Le 8 mai 2022, une messe a été célébrée en l'église Saint-Nicolas à Namur, à la mémoire du cardinal Cardijn, à l'initiative d'anciens de mouvements d'action catholique ayant pratiqué la méthode Voir-Juger-Agir due au fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne, mouvement dont on célébrera le 100e anniversaire en 2025, alors qu'il a des branches dans quelque cinquante pays des différents continents et son secrétariat mondial à Schaerbeek.

Cette messe a été présidée, à la demande de Mgr Warin, évêque de Namur, par l'abbé Joseph Bayet, ancien aumônier JOC-F et ancien vicaire général à Namur, qu'assistaient l'abbé Jacques Hanon, accompagnateur de la JOCI, et l'abbé Pierre Dejardin, curé de la paroisse.

Durant l'office , la Philippine Leizyl Salem, trésorière de la JOCI, qui était accompagnée par le Brésilien Arlindo De Oliveira, responsable de l'Association Internationale Cardijn (AIC), a  rappelé que les parents de Joseph Cardijn  avaient accepté que  leur fils aîné fasse  des études pour devenir prêtre , au lieu de partir travailler en usine, parce qu'il voulait aider les jeunes travailleurs et travailleuses à trouver des réponses à leurs pénibles conditions de vie et selon  la célèbre méthode Voir-Juger-Agir qu'il proposa par la suite.

En citant des témoignages de membres de diverses branches de la JOCI, la dynamique porte-parole a montré combien l'héritage de Cardijn reste encore d'actualité et que ces jeunes estiment important de faire partie du mouvement qui, « depuis sa fondation, s'engage continuellement pour le développement et la transformation de la vie et du travail des jeunes. ».

Ainsi, le Philippin Ronnel doit-il faire toutes sortes de jobs pour survivre et il a dû arrêter ses études à la suite de la Covid-19. Le Vénézuélien Eduardo gagne 30 dollars par mois comme professeur de danse et soutien de famille, mais il doit travailler la nuit pour avoir 20 dollars de revenus en plus. Migrante asiatique et domestique en Arabie saoudite, Mara a été harcelée par son patron, qui est en possession de son passeport, et elle ne voit comme soutiens que de sa famille lointaine et sa foi en Dieu.  Membre de la JOC du Congo Brazzaville, la malvoyante Audricia est à la fois confrontée aux défis à relever pour trouver un emploi, aux discriminations et aux harcèlements ! Et, tout comme les autres témoins, un jeune australien indique avoir appris à la JOC l'importance de la solidarité et y avoir compris ses droits en tant qu'être humain et que jeune travailleur à travers la méthode Voir-Juger-Agir.

Selon Leizyl Salem, ces témoignages reflètent bien les conditions d'exploitation et d'injustice que vivent actuellement les jeunes travailleurs et travailleuses à travers le monde et pour qui « l'espoir d'un travail et d'une vie digne s'éloigne de plus en plus », alors que, « d'une manière générale, l'exclusion économique et le chômage des jeunes ne sont que deux des principaux défis auxquels ils sont confrontés ». En effet, « de nombreux jeunes des pays dits en développement sont sans travail, n''étudient plus ou occupent un emploi dans le secteur informel. Et dans les pays dits développés, ils sont aussi souvent contraints d'accepter des emplois temporaires, des contrats précaires, des apprentissages non rémunérés et non réglementés par la loi ou de devoir accepter le statut de «'faux indépendant'. ».

Interpellée par ces situations, la JOCI tiendra son 15e Conseil international au Pérou du 26 octobre au 8 novembre de cette année, a indiqué sa trésorière. « Nous pourrons, a-t-elle précisé, discuter et analyser ensemble les actions menées par nos différentes branches nationales et au niveau international. Car, malgré le dur impact de mesures prises à cause de la pandémie et de son évolution, les jeunes travailleurs ne sont pas restés en 'confinement' et ont continué à s'attaquer aux problèmes communs existant dans le monde. À travers la méthode Voir-Juger-Agir et l'inspiration de Joseph Cardijn, la JOC internationale continue de s'adapter aux différents contextes dans lesquels se trouvent les jeunes. Et le mouvement invite ceux-ci à aller « En avant », selon l'appel même de son fondateur.

De leur côté, les initiateurs de la célébration ont à nouveau manifesté tout ce qu'ils ont reçu de Cardijn et dit    espérer voir un jour celui-ci béatifié et canonisé par le Pape. Par ailleurs, c'est sur le thème « Stop Pauvreté » que le Centre de formation Cardijn (Cefoc) organisait un week-end de travail les 7 et 8 mai.

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