Le 1er Mai, la JOC Internationale revendique une vie et un travail dignes !


 

Ce 1er Mai, 133 ans après les événements survenus à Chicago, nous allons commémorer ensemble notre « Journée internationale de la classe ouvrière ». Pour la JOC Internationale, le 1er Mai est le jour où nous brandissons l’étendard de la lutte et des revendications aux côtés du mouvement ouvrier au niveau international. Chaque année du 24 avril au 1er mai, nous organisons une semaine internationale de la jeunesse travailleuse (SIJT) au cours de laquelle nous réalisons des programmes d’activités ayant des retombées politiques et formatives dans les différents pays du monde.

Des dizaines d’années de luttes du mouvement ouvrier international se sont écoulées et la JOCI, à travers ses actions, a participé à ces luttes. Néanmoins, les conquêtes que nous avons obtenues dans un certain nombre de pays tout au long de ces années connaissent un recul. Cette régression est due aux nouvelles conditions d’exploitation au travail qui ont une incidence sur la vie des jeunes travailleurs et travailleuses et mettent à mal les luttes des travailleurs : augmentation des heures de travail alors que le salaire diminue, nouveaux postes de travail sur des plateformes virtuelles, inégalités de droits entre les hommes et les femmes et rôles prédéterminés au travail, taux élevé de travail informel qui existe dans le monde mais absence de sécurité sociale pour les travailleurs de ce secteur…

J’ai migré de la campagne à la capitale à la recherche de meilleures conditions de vie et de travail. Actuellement, je travaille dans un lavoir industriel où je suis payée à la production. Je travaille 12 heures en équipes alternées : une semaine pendant la journée, la suivante pendant la nuit.

(Témoignage d’une jeune travailleuse des Amériques)

Ce témoigne de vie, à l’image de milliers d’autres à travers le monde, est le reflet des conditions d’exploitation que nous vivons avec de longs horaires de travail. Notre évaluation du monde ne s’arrête pas aux nouvelles formes de travail créées grâce aux avancées technologiques. Nous percevons une menace pour la création de nouvelles options en tant que classe ouvrière. Nous voyons qu’il faut repenser le rôle de sujet historique du « mouvement ouvrier », il faut redéfinir ses revendications face au nouvel « ordre mondial » qui refaçonne constamment les politiques internationales. Chaque pays détermine les emplois qu’il doit générer sur le marché avec pour logique le renforcement du capitalisme. Le système éducatif est conçu en fonction du modèle et du schéma de travail qui doivent exister dans le futur, obligeant la jeunesse travailleuse à s’incorporer à ce modèle. Nous connaissons une grande vague migratoire, conséquence des politiques déficientes en matière d’offres d’emplois. Le système de sécurité et la protection sociale sont en recul dans de nombreux pays.

Après neuf mois, l’agence nous a informés que plusieurs financements de projets allaient arriver à leur terme. Par conséquent, il fallait réduire le nombre de travailleurs. Trois mois avant la fin de mon contrat, j’ai dû informer l’agence de l’emploi que je serais au chômage et j’ai à nouveau dû envoyer des candidatures et poursuivre ainsi le cycle.

(Témoignage d’une jeune travailleuse européenne)

Le rêve d’un travail et d’une vie dignes est de plus en plus éloigné de la réalité. Les jeunes travailleurs vivent dans un modèle éducatif au sein duquel ils sont la plupart du temps formés pour servir les intérêts capitalistes. Nous voyons des jeunes qui s’éloignent du cercle familial à cause du phénomène de la migration forcée des travailleurs. Ils partent à l’étranger pour trouver un emploi et aider leur famille à subvenir aux besoins de la vie quotidienne. Cependant, de nombreux gouvernements n’ont aucun programme concret pour leurs travailleurs migrants, y compris pour ceux originaires de leurs propres pays. Le modèle de protection sociale est payé en grande partie par les travailleurs et les gouvernements n’ont pas de politique claire concernant cette contribution.

Face à cette situation, notre mouvement international JOCI se demande aujourd’hui où sont les forces d’articulation du mouvement ouvrier. Qui et où sont les sujets du mouvement ouvrier international ? Quelles sont les pratiques d’action que nous devons mettre en œuvre comme référence pour transformer notre réalité ? Quel est notre rôle aujourd’hui dans le monde et comment sommes-nous appelés à combattre ces injustices ? Quelle est notre référence aujourd’hui dans le monde en tant que mouvement international ?

À la JOC Internationale, nous lançons un appel international à tous les secteurs du mouvement ouvrier pour :

  1. Créer des mécanismes et stratégies d’articulation face aux reculs enregistrés au niveau des acquis des travailleurs partout dans le monde.
  2. Mener des actions de solidarité sous différentes formes : déclarations, partage d’expériences, mobilisations solidaires, campagnes internationales qui mettent en évidence les différentes réalités communes existant au niveau international.
  3. Développer la formation et la conscientisation pour renforcer notre engagement et brandir l’étendard de nos revendications et de nos luttes à venir.

La JOC internationale redit encore et toujours :

Nous voulons un 1er Mai combatif et revendicatif !

Nous voulons un 1er Mai où tous les travailleurs et travailleuses du monde jouissent de l’égalité et de la dignité.

Bruxelles, le 1er Mai 2019

La JOC Internationale

 

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