Quatorze jeunes travailleurs et responsables de la JOC d’Égypte se sont réunis à Alexandrie du 31 août au 2 septembre 2017 pour vivre ensemble et discuter de leur avenir. 10 jeunes hommes venaient du groupe de base d’El Khranfish et travaillaient dans différents secteurs tels que les conducteurs de tuk-tuk, les fabricants d'objets en or, les vendeurs et les ouvriers d’usine ; trois jeunes femmes faisaient partie du groupe de base d’El Sagood et travaillaient dans le secteur des services comme enseignantes et infirmière dans une institution privée ; et une dernière personne était étudiante et membre du groupe de base d’El Osairin. Ils ont bénéficié du soutien d’anciens jocistes et de collaborateurs de la JOC.
En utilisant la méthodologie de la JOC, les jeunes travailleurs et travailleuses ont pu analyser leur réalité passée et actuelle et découvrir leur avenir. Dans la partie du « voir », leur tâche a été de dessiner ce à quoi pourrait ressembler leur avenir. La plupart ont trouvé cela difficile car ils ne pouvaient pas se payer le luxe de tirer parti de leur passé et certains n’avaient pas de perspectives d’avenir.
En Égypte, de nombreux jeunes travailleurs et travailleuses se heurtent à de gros problèmes dans leur vie quotidienne et au travail. Ils sont confrontés à la précarité et à l’insécurité, à de bas salaires, à de longs horaires de travail et à l’informalisation. Certains n’ont même pas terminé l’école et ont commencé à travailler à un très jeune âge, migrant au Caire, la capitale du pays, en raison de l’absence de possibilités d’emploi à la campagne. Les femmes sont vulnérables et font souvent l’objet d’agressions, de harcèlement sexuel et de discrimination.
Il est clair que leur réalité est en contradiction avec les rêves simples qu’ils veulent réaliser. Certains ont exprimé le souhait d’avoir leur propre petit magasin ou commerce, de fonder une famille, d’autres veulent devenir créateur de mode, joueur de football, tandis que d’autres veulent épargner de l’argent pour parcourir le monde et trouver un endroit pour vivre.
Pour combler l’écart entre les réalités et les rêves, les membres et responsables ont tenté de découvrir ensemble les causes de ces réalités. Ils ont constaté que la situation économique en Égypte n’aidait pas les jeunes à avoir une vie et un travail décents ni à planifier leur avenir parce qu’ils n’ont pas suffisamment d’argent pour épargner. Le fossé entre les riches et les pauvres ne cesse de croître chaque jour et les jeunes subissent toujours le contrôle des masses mais ce n’est pas ce qu’ils veulent pour leur vie. Par ailleurs, tous les jeunes hommes perdent trois ans de leur vie car le service militaire est obligatoire dans le pays.
Les jeunes travailleurs n’ont pas beaucoup de possibilités de mettre de l’argent de côté pour s’assurer un avenir, certains tendent à tomber dans l’oisiveté et ne savent pas ce qu’ils veulent, ils perdent la volonté de faire quelque chose. D’autres se marient jeunes pour échapper à la réalité, ne se rendant pas compte que la vie conjugale n’est absolument pas la solution à tous leurs problèmes.
Les jocistes égyptiens se sont engagés à être plus optimistes, plus déterminés à réaliser leurs rêves. Ils ne peuvent pas changer toute la société en un jour mais ils savent qu’ils peuvent déjà se changer eux-mêmes. Comme l’a déclaré Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde. »
En conclusion, l’atelier de trois jours n’a pas uniquement été l’occasion de discuter de l’avenir du travail et de la vie future des jeunes travailleurs et travailleuses, mais il leur a permis de connaître le rêve et la réalité de chaque militant et militante et de construire le mouvement de jeunesse ouvrière en Égypte.