Marche des jeunes travailleurs à Berlin pour célébrer le Premier Mai

Un travail juste et les droits des jeunes travailleurs étaient les thèmes mis en avant lors du rassemblement d’une cinquantaine de jeunes travailleurs et militants de la JOC allemande (CAJ) venus de diverses régions d’Allemagne. Ils se sont retrouvés à Berlin du 28 avril au 1er mai 2017 pour discuter plus en profondeur de leur campagne d’action sur le « travail précaire ». Trois principales revendications couvertes par ce thème ont été identifiées : la réduction du temps de travail, un revenu de base garanti et l’égalité entre les genres au travail et dans la société.

Lors des “Bundesaktionstage”, nom des journées d’études et de la « Marche des jeunes travailleurs » organisées par et pour la base, des jeunes travailleurs allemands, des étudiants, des jeunes chômeurs, des migrants et des réfugiés se sont réunis pour agir ensemble.

Contexte des revendications

Au cours des trois journées de tables de discussion, les experts invités ont débattu des perspectives et propositions avec les militants. Cela aidera les jeunes à développer leur pensée critique et analytique en menant la campagne d’action de la JOC.

Les thèmes de discussion étaient notamment le revenu de base garanti (RBG), qui sans aucun doute permettrait de réduire la pauvreté et la distribution inégale des richesses au sein de la population allemande. Aujourd’hui, alors que le nombre de privatisations augmente à cause du capitalisme, seuls ceux qui ont de l’argent peuvent accéder aux services. Le revenu de base garanti est un filet de sécurité ainsi qu’un droit de tous les citoyens à vivre décemment et dignement.

L’égalité entre les genres était l’un des autres thèmes. Cela ne signifie pas que les femmes et les hommes doivent « être les mêmes » mais cela veut dire qu’ils ont droit à l’égalité de droits, d’opportunités et de responsabilités ainsi qu’à un traitement équitable basé sur leurs besoins respectifs. Nous observons néanmoins que dans de nombreuses cultures et sociétés, les femmes demeurent vulnérables au travail, à la maison et dans la société.

La précarité de l’emploi est un défi pour beaucoup de jeunes Allemands. En Allemagne, beaucoup de jeunes travailleurs travaillent 40 heures par semaine, d’autres travaillent de 2 à 4 heures par jour et le reste est au chômage. La réduction/le partage du temps de travail est un concept qui part de l’idée que « moins de travail pour certains créera plus de travail pour d’autres ».

La campagne de la CAJ sur le travail précaire a démarré en 2012. Le mouvement a commencé par recueillir et analyser des données et à collecter des témoignages de jeunes travailleurs. Ensuite, pour approfondir le « Juger », différentes actions de référence ont été rassemblées, discutées et publiées.

 

La marche de Berlin

Alors que la Jeunesse Ouvrière Chrétienne Internationale célébrait la Semaine internationale de la jeunesse travailleuse partout dans le monde, la CAJ a organisé la « marche des travailleurs sur Berlin » le 1er mai 2017, point d’orgue des cinq journées d’activité. Ce fut également le moment pour la JOC allemande de lancer sa campagne sur le travail précaire.

Andrea Karl, la nouvelle présidente nationale élue de la CAJ a déclaré que « le Premier Mai reste important pour les jeunes travailleurs d’Allemagne car il permet de continuer à protéger les acquis des jeunes travailleurs et à lutter pour ce qui leur est dû. L’événement est aussi un signe de solidarité entre jeunes travailleurs quel que soit leur statut professionnel, car tous méritent un travail juste et nous ne voulons plus des emplois précaires ».

La JOC a entamé sa marche à Alexanderplatz à 10h du matin et a rejoint un rassemblement plus important organisé par la Confédération allemande des syndicats (Deutscher Gewerkschaftsbund, ou DGB). 25 000 personnes environ étaient présentes, dans ce qui est considéré comme l’un des plus grands rassemblements de travailleurs organisés cette année.

« Participer à cette activité a été une fabuleuse expérience pour moi. Je suis une migrante ici en Allemagne et je pouvais sentir la solidarité de la JOC allemande et d’autres associations. En tant que responsable jociste, mon engagement est d’autonomiser les jeunes femmes car chez moi en Afghanistan, les femmes ont moins de droits et de privilèges que les hommes… » a expliqué Fatima, l’une des migrantes qui militent à la JOC de Fulda, en Allemagne.

En conclusion, le Premier Mai n’est pas seulement une journée de congé mais une occasion pour tous les travailleurs, y compris les jeunes travailleurs, de célébrer les acquis et l’autonomisation de la classe ouvrière, de faire valoir les droits économiques et sociaux des travailleurs et de poursuivre la lutte pour un travail juste et une vie digne pour tous les travailleurs et travailleuses.

 

par Andy N. Predicala

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