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JOC Europe : Séminaire sur la crise de l’emploi des jeunes

‘Les jeunes sont plus que de simples acteurs, ce sont des êtres humains’

Sarah Prenger

Le 4 septembre dernier, la Commission des Épiscopats de la Communauté Européenne (COMECE) et Konrad International ont organisé un séminaire sur la crise de l’emploi des jeunes. Sarah Prenger, coordinatrice de la JOC Europe, faisait partie des experts qui ont présenté la situation des jeunes en Europe lors de la première session du séminaire. Ludovicus Mardiyono et Arlindo de Oliveira, respectivement président et trésorier de la JOC internationale, assistaient à la conférence.

Dans son exposé, Sarah Prenger a mis en lumière la situation générale des jeunes d’aujourd’hui. « Nous faisons face au stress et à des pressions dans différents domaines de notre vie : à l’école, au travail et à l’université. Ce stress a un impact sur notre bien-être mental et physiologique », a-t-elle expliqué. Elle a ajouté que le fait d’être sans emploi conduisait au désespoir et à la frustration et avait un impact sur la confiance en soi.

À l’heure actuelle, la plupart des jeunes subissent les conséquences de la flexibilisation du marché du travail. En d’autres termes, beaucoup vivent dans des conditions instables, n’ayant par exemple que des contrats de courte durée, travaillant pour une agence d’intérim, ou effectuant des stages très mal rémunérés ou non rémunérés. L’Allemagne, qui est souvent considérée comme le pays idéal en ce qui concerne la situation des jeunes sur le marché du travail, compte également de nombreux jeunes – surtout des femmes – qui ont des emplois non soumis ou non totalement soumis aux assurances sociales. En Belgique, pays qui, pour on ne sait quelle raison, n’est pas fréquemment mentionné dans ces discussions, les jeunes ont plus souvent des contrats temporaires que des contrats fixes. À cause de cette situation instable, il est difficile de faire des projets, de prendre des décisions concernant sa vie et par conséquent, de se prendre en charge.

Des questions sur la « garantie européenne pour la jeunesse »

Sarah a posé des questions élémentaires et fondamentales sur la « garantie européenne pour la jeunesse », en tenant compte de la précarité de l’emploi actuelle. La première question portait sur les emplois de « qualité », l’apprentissage, les stages ou l’éducation qui seront offerts à tout jeune de moins de 25 ans et sans emploi depuis plus de quatre mois : « La ‘qualité’ de l’emploi, qu’est-ce que cela signifie ? Quels sont les critères et comment sont-ils contrôlés ? »

Une seconde question concernait le terme « garantie ». Est-ce réellement une garantie ? Jusqu’à présent, il s’agit juste d’une proposition de la Commission européenne. Comment les États membres réagissent-ils face à cette proposition ? Les responsables politiques peuvent-ils garantir des emplois ?

Sarah a relevé qu’il existait une grande différence entre un stage et un emploi. Par ailleurs, en ce qui concerne l’apprentissage et l’éducation, ce ne serait pas une solution si cela s’avérait être une série de mesures provisoires visant à ce que les jeunes chômeurs n’apparaissent pas dans les statistiques.

Des questions sur la mobilité au sein de l’UE

La mobilité au sein de l’UE est un autre aspect de la garantie pour la jeunesse et autres stratégies proposées actuellement pour combattre le chômage des jeunes. Sur ce point, Sarah a rappelé le fait que les jeunes sont plus que de simples acteurs sur le marché du travail : ce sont des êtres humains faisant partie de réseaux sociaux. Quitter son pays, quitter sa famille et ses amis constitue un grand pas qui requiert des structures adéquates dans le pays d’accueil. En outre, il est évident que personne ne peut s’attendre à ce que quelqu’un quitte son pays pour travailler avec un contrat de courte durée. Aujourd’hui, même au sein d’un même État, il y a des jeunes qui n’osent pas déménager pour s’installer près de leur lieu de travail car ils ont des contrats à court terme. Ils ne savent donc pas s’ils travailleront encore là quelques mois plus tard. Il est dès lors clair que pour parvenir à une plus grande mobilité, il faut lutter contre le travail instable !

Une autre question concernant la stratégie de mobilité portait sur la façon d’éviter une « fuite des cerveaux » dans des pays tels que l’Espagne et la Grèce. Comment s’assurer que « les meilleurs » de chaque secteur ne seront pas les seuls à être sollicités dans les pays où vont les jeunes travailleurs ? Des investissements sont-ils opérés et des structures sont-elles mises en place pour développer un système qui fonctionne avec des emplois de qualité dans ces pays également ?

Toutes les questions ci-dessus ont suscité le débat lors du séminaire et contribueront certainement au développement de politiques au niveau européen.

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