
Au Pérou, comme dans de nombreux pays, les inégalités sociales, économiques et culturelles limitent la capacité des jeunes à jouer un rôle de premier plan dans la défense de leur droit à un travail digne. Les politiques publiques ne cherchent pas à combler les écarts qui pénalisent les jeunes : en d'autres termes, la voix des jeunes n'est pas entendue et leur contexte territorial n'est pas pris en compte.
Migrations internes, précarité de l'emploi, perte de la culture, problèmes de santé mentale, frustration, démotivation, chômage, crise climatique, informalité, pollution environnementale, augmentation du coût de la vie... autant de problèmes auxquels sont confrontés les jeunes d'aujourd'hui et auxquels la JOC veut apporter une réponse.
Chiffres alarmants sur le travail des jeunes
Le Pérou est un pays où les jeunes constituent le groupe d'âge qui affiche les pires statistiques officielles en matière d'emploi. Ils représentent un peu moins de 25 % de la population, mais on estime que 85 % d'entre eux travaillent dans le secteur informel. Sept jeunes sur dix souffrent d'inadéquation professionnelle, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de correspondance entre le travail qu'ils exercent et leur formation professionnelle ou technique. Les chômeurs représentent 11,5%, soit trois fois plus que le taux des adultes. 9 jeunes sur 10 qui travaillent à leur compte le font dans des conditions informelles, percevant des revenus inférieurs au salaire minimum vital. Environ 1,3 million de jeunes âgés de 15 à 29 ans sont des « NEET » (ni aux études, ni en emploi, ni en formation).
Une action représentative dans le domaine de l'éducation et de l'emploi des jeunes

La JOC du Pérou entend promouvoir une vie et un travail dignes pour les jeunes travailleurs en participant activement à l'élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des politiques publiques en matière d'éducation et d'emploi des jeunes.
Elle a commencé par organiser des séminaires régionaux afin de recueillir les différentes réalités et de définir les situations et les besoins communs par région. Ensemble, les participants ont élaboré des propositions visant à consolider les revendications de leurs communautés de base en matière d'accès à des emplois dignes et à l'ESS (économie sociale et solidaire) avec une approche égalitaire, territoriale, participative et culturelle.
Cette action a été présentée au réseau RED INSPIR Pérou afin d'unir les efforts et d'élaborer un programme commun.
Ensuite, une articulation avec d'autres organisations de jeunes a été mise en place afin de donner de la visibilité aux propositions et de porter les revendications communes devant d'autres instances. Il est essentiel de s'allier au sein de réseaux pour faire entendre sa voix.

Le mouvement mène des actions de plaidoyer auprès d'organisations de la société civile (conseils de la jeunesse, ATO Colibrí, MML, ANC, UNFPA, INSPIR, MANTHOC...), au sein d'espaces de participation et de prise de décisions politiques (Secrétariat national de la jeunesse - SENAJU, Table ronde pour la lutte contre la pauvreté - MCLCP, conseils régionaux de la jeunesse, Congrès de la République, ministère du Travail, ...) et au sein de la population (étudiants, travailleurs, enseignants, paysans, employés de bureau...).
Transformations à l'extérieur et à l'intérieur du mouvement
L'action de la JOC du Pérou a non seulement un impact à l'extérieur – renforcement de l'articulation en réseaux, ancrage de l'approche de la JOC du Pérou (jeunesse, territorialité et diversité) dans des instances telles que la Table ronde pour la lutte contre la pauvreté et le SENAJU, et participation active aux conseils régionaux ou provinciaux de la jeunesse – mais aussi à l'intérieur du mouvement – prise de conscience de la crise du système que nous vivons et de la nécessité de changements ; prise de conscience progressive de la nécessité de faire partie d'alliances, de se mobiliser et d'avoir une visibilité ; remise en question de situations normalisées : santé mentale, égalité des sexes et violence environnementale ; mise en place d'espaces communautaires : potagers bio, bibliothèque, cercles d'apprentissage, entre autres.
Les groupes JOC ont mis en place 10 initiatives d'ESS (travail digne), 4 projets liés à l'environnement, 1 projet lié à l'éducation, 1 projet lié à la santé et 1 projet lié à la participation citoyenne (vie digne).

L'exemple de la JOC de Requena
Dans la communauté de Requena (Loreto), les jocistes préoccupées par la pollution de leurs rivières et de leurs rues organisent diverses activités communautaires visant à mobiliser leurs voisins et à impliquer les autorités locales. Fortes d'une conscience environnementale de plus en plus marquée, elles encouragent le tri des déchets solides et l'utilisation de la technique du compost dans les petits potagers.
Leur projet d'ESS consiste en un potager communautaire bio où sont cultivés des légumes bio destinés à leur propre consommation et à la vente sur le marché local. Il offre une opportunité de travail digne à la communauté jociste, basée sur la promotion de pratiques économiques durables respectueuses de l'environnement, et fait figure de modèle au niveau local.
Et désormais…
La JOC du Pérou souhaite que tous les groupes de base rejoignent les conseils de la jeunesse de leurs régions ou provinces, afin d'élargir les réseaux d'alliés et de jeunes. Elle entend également encourager davantage de jeunes des localités à participer à l'action et à renforcer la visibilité et l'impact social et politique du mouvement.






















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