Du 24 au 30 avril 2015, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne Internationale (JOCI) célébrera la Semaine internationale de la jeunesse travailleuse qui, cette année, aura pour thème : « Pas de travailleur sans travail juste ». Ce faisant, la JOCI veut mettre en avant les luttes des jeunes travailleurs contre l’oppression à laquelle ils sont confrontés au quotidien et qui est profondément ancrée dans le système de classes qui s’en sert pour perpétuer la domination de 1% de la population la plus riche et la plus puissante du monde sur les 99% restants.
Cette semaine trouve son origine dans les luttes des jeunes de la classe ouvrière qui se sont organisés en tant que force indépendante pour se former et pouvoir combattre toutes les formes d’exploitation, d’oppression et d’exclusion.
La Semaine nationale de la jeunesse travailleuse a été lancée en 1970 et elle est devenue Semaine internationale en 1985 sur décision du conseil mondial qui s’est tenu à Madrid (Espagne) en 1984. Depuis lors, la JOCI choisit chaque année un thème lié à la réalité des jeunes et, à travers un nombre incalculable d’actions, des solutions en rapport avec ce thème sont recherchées et discutées.
Mettre en avant les contradictions cachées
Il est sans nul doute important de mettre en lumière les contradictions souvent cachées auxquelles se heurte la jeunesse travailleuse. Aujourd’hui encore, comme dans le passé, les jeunes travailleurs d’une multitude de réalités très diverses sont confrontés aux attaques les plus sauvages visant leurs conditions de vie et de travail.
Ces contradictions cachées vécues par les jeunes travailleurs se retrouvent dans les programmes d’austérité introduits dans les pays européens, menaçant de détruire des milliers d’emplois destinés aux jeunes travailleurs et réduisant les services publics.
Elles se retrouvent aussi dans les taux élevés de chômage des jeunes, avec des jeunes qui cherchent désespérément à entrer sur le marché du travail, avec un nombre croissant de jeunes travailleurs forcés de céder aux conditions imposées par les employeurs. Leurs contrats, salaires, horaires de travail, santé, protection sociale, congés, famille, licenciements, temps libres, vacances, formation…sont tous tributaires des choix de leurs employeurs.
Unir ses forces pour atteindre des objectifs communs
Les défis des jeunes travailleurs d’aujourd’hui sont très clairs mais nous affirmons que nous ne pouvons pas vivre dans un monde insoutenable et injuste tout en sachant que les besoins humains élémentaires de tous pourraient être satisfaits. La JOC croit que la libération des personnes, et par conséquent des jeunes travailleurs, n’est possible qu’à travers l’organisation des opprimés et des marginalisés.
Nous considérons dès lors la Semaine internationale de la jeunesse travailleuse comme une occasion d’encourager les jeunes à créer des structures ou des communautés qui leur permettent d’unir leurs forces pour atteindre des objectifs communs, à réviser leurs actions, à collecter des témoignages d’actions de jeunes travailleurs, à organiser une table ronde sur le thème « Pas de travailleur sans travail juste » et sur le thème de l’OIT « Transition de l’économie informelle à l’économie formelle », à mener des activités de lobbying et de plaidoyer auprès de l’OIT et des gouvernements locaux afin de mettre en avant nos revendications, à organiser une action de masse et à découvrir ensemble le sens profond de notre vie.
Partager des idées, des rêves et des informations
La JOC a choisi stratégiquement la Semaine internationale de la jeunesse travailleuse pour démarrer le processus de préparation et procéder au « lancement interne » du Conseil international de la JOCI prévu en Allemagne en 2016. Le Conseil international de la JOCI est l’un des plus importants rassemblements politiques, non seulement sur le plan des chiffres mais également sur le plan des décisions politiques et idéologiques prises pour aller de l’avant.
Nous voulons promouvoir le partage d’idées, de rêves, de témoignages, d’aspirations et d’informations sur le monde du travail actuel, le système capitaliste, le chômage, les migrations, les questions de genre, l’éducation, notamment en développant une meilleure compréhension des principaux piliers économiques, sociaux, politiques, technologiques, spirituels et culturels qui façonnent et déterminent la nature des jeunes travailleurs et de leur mouvement.
« Pas de travailleur sans travail juste » n’est pas seulement un thème : c’est un principe auquel nous croyons, que nous défendons, pour lequel nous militons. Nous invitons donc tous les jeunes travailleurs et travailleuses à travers le monde à utiliser la célébration de la Semaine internationale du 24 au 30 avril 2015 pour montrer leur courage et leur solidarité et pour faire entendre leur voix en faveur d’un monde meilleur et plus humain.