La Jeunesse Ouvrière Chrétienne Internationale (JOCI) déclare le 15 mars Journée internationale contre la violence policière et la répression exercée par l’État. Des témoignages nous parviennent des quatre coins du monde faisant état d’un nombre croissant d’incidents impliquant l’usage de la force par la police et l’armée pour réprimer les revendications de la population pour un travail juste, l’égalité et une vie digne.
Ainsi, la JOC wallonne a relevé qu’au cours des derniers mois, à la suite des attentats perpétrés à Bruxelles et à Paris, le gouvernement belge avait décidé en toute hâte de mettre en place une série de mesures de sécurité et de lois racistes qui sapent les fondements de la démocratie du pays. « L’évacuation et l’arrestation de sans-papiers le 19 septembre 2016 à Molenbeek, qui ont mobilisé un extraordinaire déploiement de forces de police (hélicoptères et armes lourdes), sont symptomatiques de la façon dont le gouvernement criminalise les sans-papiers en les transformant en terroristes potentiels. Nous pouvons également voir une intensification des descentes de police effectuées dans les quartiers populaires et les zones d’exploitation des travailleurs sans-papiers, en particulier à Matongé et à Saint Josse. Dans le contexte post-attentats, l’instrumentalisation de la peur permet aux autorités publiques de mettre en place des politiques et des sauvegardes qui débouchent sur la surveillance de masse. »
Pendant ce temps aux Philippines, le Centre pour les droits syndicaux et humains (CTUHR), dirigé par Daisy Arago, une ancienne militante de la JOC des Philippines, a exprimé son inquiétude face à la vague d’exécutions extrajudiciaires qui touche le pays. « Le gouvernement philippin a été catapulté au pouvoir après avoir promis de ramener ‘la paix et l’ordre’. Mais un ordre fondé sur le massacre des revendeurs de drogue et des toxicomanes, surtout des pauvres, sans procès équitable, ne constitue pas seulement une violation flagrante des droits humains mais tourne en ridicule la paix à laquelle aspire cette nation depuis de longues années. Les pauvres sont véritablement devenus des pions qui sont une proie facile pour les réseaux de narcotrafiquants ; ils se risquent à vendre de la drogue pour pouvoir survivre. Lorsque les opprimés se heurtent à une pénurie d’emplois décents ou n’y ont tout simplement pas accès, ils sont tentés de se tourner vers la délinquance pour assurer leur survie. »
Le recours aux forces de police est la réponse musclée apportée aux revendications légitimes des jeunes, des travailleurs et du grand public plutôt que de se mettre à leur écoute. Les syndicats, les mouvements populaires et les autres organisations qui luttent pour les droits des gens sont souvent qualifiés d’ « ennemi intérieur de l’État ». Cet argument est mis en avant par les responsables politiques pour masquer leur incapacité à combattre les causes réelles de la pauvreté et de l’insécurité : le chômage, la précarisation et l’informalisation du travail ; les inégalités, la discrimination et l’absence de protection sociale.
L’État justifie la mise en œuvre de mesures d’austérité, effectuant des coupes budgétaires dans différents services gouvernementaux tels que la santé, l’alimentation et la sécurité sociale, tandis que le budget de l’État consacré à la militarisation augmente progressivement chaque année.
Nous devons tous nous souvenir que ce ne sont pas les jeunes chômeurs, les travailleurs informels, les migrants sans papiers, les réfugiés et les secteurs marginalisés qui génèrent la pauvreté d’une nation, mais les politiques et les programmes néolibéraux auxquels les administrations gouvernementales adhèrent inconditionnellement.
Nous appelons tous les jeunes travailleurs à défendre leurs droits légitimes consacrés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Ne nous laissons pas aveugler et diviser par la peur.
Joignez-vous à nous pour faire entendre ensemble nos revendications :
- Halte à toutes les violences policières et à la répression de l’État ! De même, halte aux mesures autoritaires qui ne font qu’alimenter l’exclusion, la discrimination et la violence !
- Halte à la criminalisation des migrants sans papiers !
- Que notre société entame une « vraie guerre » contre la pauvreté ! « Un travail juste, pas des balles de fusil » !
- Un travail juste, l’égalité et une vie digne pour tous les jeunes travailleurs et travailleuses !
Le Secrétariat international de la JOCI