« Aucun développement intégral ne peut exister si les droits des travailleurs ne sont pas respectés »
M. le Président
Chers délégués des gouvernements, des employeurs et des travailleurs,
Chers collègues des organisations internationales,
Nous ne pouvons construire un monde avec des emplois décents si la participation des jeunes travailleurs n’est pas prise en compte. Aucun développement intégral ne peut exister si les droits des travailleurs ne sont pas respectés. Par conséquent, chacun d’entre nous ici présent à cette conférence devrait avoir pour stratégie d’inclure les jeunes travailleurs au moment d’élaborer une feuille de route en vue d’assurer un emploi décent à toutes et tous.
Il faut une migration équitable, pas une migration forcée ! Dans son rapport sur la migration équitable, le Directeur général de l’OIT a ouvert la porte au débat et à la réflexion pour que la sagesse collective débouche sur la migration équitable dont nous rêvons. Les membres de l’OIT et des organisations internationales ont une tâche essentielle, celle d’honorer leur engagement à rendre la migration équitable et digne pour tous.
J’aimerais mettre en évidence certaines pratiques qui méritent toute notre attention, telles que les récents cas de violence dont ont été victimes Erwiana et d’autres travailleuses domestiques à Hong Kong, le contrat injuste auquel sont soumises les jeunes enseignantes du Guatemala, ou encore les conditions précaires qui prévalent à travers l’Europe. Ces pratiques ont ouvert les yeux du monde sur le besoin de renforcer partout la protection des travailleurs migrants. Les États du globe ont convenu, dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme, que ce type de violence ne devait pas se produire – ni aujourd’hui, ni à l’avenir.
Il faut dès lors mettre en place une politique qui garantit une pleine protection des droits des travailleurs migrants aux niveaux national et international.
Nous sommes d’accord avec le rapport du Directeur général en ce qui concerne les causes de la migration. Par ailleurs, nous constatons que le chômage, l’insécurité de l’emploi – et toutes les formes de précarité – constituent des causes majeures de migration.
Il est important de respecter deux droits fondamentaux relatifs à la migration. Le premier est le droit de ne pas migrer. Ce droit requiert que les gouvernements fournissent des emplois décents et formels à tous.
Quelle que soit la raison pour laquelle les personnes migrent, les gouvernements des pays d’accueil et des pays d’origine devraient convenir d’une stratégie visant à assurer une protection contre toute forme de discrimination avant, pendant et après la migration, notamment aux travailleurs migrants sans papiers. Nous considérons qu’il s’agit d’une obligation.
Le second droit fondamental est l’égalité devant la loi, sans aucune discrimination fondée sur la classe sociale, le genre, l’éthique et la religion. Ce droit devrait également englober le droit au travail, le droit à la protection sociale, le droit à se syndiquer et à la négociation collective, ainsi que le droit de participer à des activités politiques afin que chacun puisse vivre mieux.
La Jeunesse Ouvrière Chrétienne Internationale, conjointement avec les organisations internationales d’inspiration catholique qui promeuvent un travail décent et l’agenda post-2015 pour le développement , invite l’OIT et ses États membres, les employeurs et les travailleurs, à élaborer et à mettre en œuvre de meilleures politiques, plus globales, pour protéger les travailleurs migrants, en particulier les jeunes, les jeunes femmes et leurs familles, en tenant compte des droits mentionnés précédemment. Comme démarche politique concrète, nous proposons aux membres de la tripartite de discuter des questions de migration lors de la prochaine Conférence internationale du Travail.
Nous appelons la communauté internationale à multiplier ses efforts pour renouveler l’engagement de la famille humaine tout entière à éradiquer la pauvreté en promouvant le travail décent, les emplois de qualité et la protection sociale pour tous les travailleurs, dans tous les secteurs économiques. Nous demandons qu’il soit mis fin à tous types d’actes qui affaiblissent les syndicats, tels que les intimidations, les licenciements et autres tactiques antisyndicales.
Avec vous, nous progressons sur la voie d’un agenda post-2015 pour un développement durable et une migration équitable, avec de meilleures conditions de vie et de travail pour toutes et tous.