Sa proposition : une déclaration de l’OIT sur la protection universelle des travailleurs
Genève, juin 2015 – Une délégation de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne Internationale (JOCI), composée de représentants d’Afrique, d’Europe, des Amériques et du Secrétariat International, a participé à la Conférence internationale du Travail (CIT) à Genève du 1er au 13 juin 2015.
Cette année, les débats de la CIT ont porté sur trois thèmes principaux : la transition de l’économie informelle à l’économie formelle, les petites et moyennes entreprises (PME) et les emplois décents et durables, et la politique en matière de protection des travailleurs, qui inclut les salaires, la politique de maternité, les heures de travail, ainsi que la santé et la sécurité au travail.
La délégation de la JOCI a exprimé avec vigueur son point de vue politique au sein de toutes les commissions. Dans les Commissions sur l’économie informelle, les PME et la protection sociale, la JOCI a mis en lumière certaines questions importantes. Elle a notamment insisté sur le besoin d’adopter le concept d’un salaire minimum vital pour tous les secteurs de travail et d’une protection sociale qui devrait être appliquée universellement à tous les types de travailleurs.
85% des travailleurs se trouvent dans l’économie informelle
La Commission sur l’économie informelle a discuté du fait que 85 pour cent des travailleurs dans le monde se trouvent dans l’économie informelle. Ce chiffre est la cause de la récession que connaissent les économies nationales partout dans le monde et de la régression des droits et du bien-être des travailleurs. Les travailleurs sont également les premiers à souffrir de la défaillance des économies dans le monde, car ils sont les premiers affectés par les licenciements, les réductions de salaires et la restriction de leurs droits sur les lieux de travail. Face à cette situation, la JOCI a pris position lors de la 104e CIT organisée cette année, expliquant son point de vue politique au sein des différentes commissions.
Réagissant au rapport du Directeur général de l’OIT, « L’initiative du centenaire sur l’avenir du travail », Andy Predicala, trésorier international de la JOCI, a souligné que les conversations du centenaire devraient réaliser une évaluation approfondie de la mondialisation, de la néo-libéralisation et des politiques de libre marché qui ne génèrent pas suffisamment d’emplois mais créent plutôt des crises aux multiples facettes dans la société et ne garantissent pas une répartition équitable des richesses. Ces conversations devraient également analyser la transformation du travail qui est passé du secteur agricole au secteur industriel, puis aux services, et aujourd’hui à la robotique.
Par ailleurs, la JOCI a insisté sur le fait que la couverture de la protection sociale devrait être étendue à tous les travailleurs du secteur informel et que tous les travailleurs de l’économie informelle devraient pouvoir jouir de tous les droits élémentaires des travailleurs.
Une Déclaration de l’OIT sur la protection universelle des travailleurs
Dans son exposé général, le président de la JOCI, Ludovicus Mardiyono d’Indonésie, a déclaré que la protection des travailleurs était un problème mondial et requerrait une prise de responsabilité partagée.
« Nous proposons que l’OIT prenne les mesures politiques qui s’imposent pour convenir et signer immédiatement une Déclaration de l’OIT sur la protection universelle des travailleurs, qui doit être inclusive et universelle », a conclu Ludovicus Mardiyono.
La JOCI, aux côtés d’autres organisations catholiques et syndicales, continue de prôner la justice sociale et la paix pour tous les travailleurs à travers le monde.