Anna, extensionniste de la JOC en Ukraine, faisait partie de la délégation de la JOCI à la Conférence internationale du Travail (CIT) à Genève qui a eu lieu en ce mois de juin. Elle nous livre ses réflexions sur sa participation à cet événement international important.
Impressions
J’avais des sentiments mitigés pendant la conférence. Pour moi, c’était impressionnant de voir les situations de tous ces travailleurs à travers le monde… J’ai eu une semaine de préparation au préalable mais il faut la vivre personnellement pour comprendre ce qu’est la Conférence de l’OIT et comment elle fonctionne. C’est compliqué.
La Commission sur les PME
Notre travail d’extension en Ukraine nous amène notamment à travailler avec des jeunes du secteur des PME. Ma participation à cette commission était dès lors opportune. Souvent, les conditions de travail dans ce secteur ne répondent pas aux normes requises et mettent en danger la santé physique ou mentale des jeunes, voire parfois leur vie. Au sein de la commission, nous avons lu une déclaration expliquant ce que nous réclamons en tant que mouvement de jeunes travailleurs et citant les points sur lesquels il faut mettre l’accent – non pas l’économie mondiale mais le droit des travailleurs à la négociation collective.
Un point de rencontre
La Conférence de l’OIT est devenue pour moi un point de rencontre avec la JOCI. Travaillant seule dans mon pays, je n’ai pas beaucoup de possibilités de rencontrer des militants et des collègues d’autres pays. Ici, j’ai donc eu l’occasion de converser avec des jocistes du Ghana, du Guatemala et des Philippines. Nous étions occupés pendant la conférence mais nous avons trouvé le temps de partager nos expériences et d’apprendre à nous connaître pendant la semaine de préparation. Cela m’a inspirée. Les différentes expériences dans des cultures et pays différents m’ont beaucoup intéressée, en particulier celle du Guatemala qui est aussi un pays en extension. Je pense que j’ai besoin de communiquer davantage avec des personnes qui travaillent avec les mêmes objectifs que moi.
Une bonne collaboration pendant la Conférence
J’ai apprécié notre travail en groupe. Nous nous sommes bien préparés et il y avait un bel esprit d’équipe à Genève. C’était très motivant pour moi. C’était important d’avoir un soutien de personnes expérimentées, autrement il aurait été difficile de suivre ces discussions spéciales et compliquées. Nous avons travaillé dur pour préparer les interventions et une fois à Genève, j’ai compris pourquoi nous l’avions fait.
L’OIT et l’Ukraine
Je n’ai vu personne d’Ukraine et j’étais déçue. J’ai trouvé quelques infos sur une participation du gouvernement ukrainien en 2011 mais pas ces dernières années. J’ai également été déçue de la faible participation des ONG. L’une de mes attentes était de rencontrer ici des gens qui travaillent avec des jeunes travailleurs et de voir quelles étaient leurs stratégies. De retour en Ukraine, je chercherai à contacter des responsables du secteur jeunesse.
L’ « Ukraine » a été mentionnée deux fois dans notre déclaration mais je crois que les travailleurs ukrainiens devraient bénéficier de plus d’attention.
J’ai lu une intervention sur la situation en Ukraine après la Révolution de 2014 et sur le nouveau Code du travail et cela m’a motivée.
La JOC et la situation actuelle dans le monde du travail
« Nous ne sommes pas sûrs que dans la situation économique actuelle, l’OIT aurait été créée aujourd’hui… », a déclaré le président de notre commission. Je pense que nous devrions contacter d’autres mouvements/ONG et trouver un moyen de collaborer avec eux pour être plus présents sur la scène internationale et promouvoir les droits humains dans le monde du travail. Compte tenu de notre passé, nous pouvons fournir de bonnes références mais nous devrions aussi trouver de nouveaux alliés. Je pense que nous devrions être présents dans chaque commission à la conférence à Genève, tout en nous focalisant sur les plus importantes.
Un processus d’apprentissage
C’était une fantastique expérience et un bel apprentissage pour moi. Après Genève, j’ai beaucoup de questions à me poser personnellement et des défis à relever en tant que responsable de l’extension de la JOC en Ukraine.
Quelles sont les améliorations à apporter ?
Premièrement, il faudrait prévoir plus de temps pour lire les rapports de tous les participants. Deuxièmement, lors de la semaine de préparation, des repas devraient être fournis aux participants originaires des pays qui n’ont pas de moyens (c’est le cas de l’Afrique). Troisièmement, nous devrions définir des stratégies pour trouver des sources de financement avant le début de la semaine de préparation.
Anna Oksiutovych, extensionniste en Ukraine