Les travailleurs domestiques ont toujours constitué un groupe important de la main-d'œuvre brésilienne. Selon l'enquête nationale menée auprès d’un échantillon de ménages (PNAD) en 2020 par l'Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE), le pays compte 4,5 millions de travailleurs domestiques, dont 12,8% sont âgés de 14 à 29 ans. Les femmes représentent plus de 92% des personnes engagées dans le travail domestique, dont plus de 65% (3 millions) de femmes noires. Le travailleur domestique typique est une jeune femme non scolarisée originaire de la campagne ou d'une zone urbaine paupérisée. Travaillant dur et pendant de longues heures dès leur plus jeune âge, gagnant très peu d'argent en retour, ces jeunes femmes restent trop souvent non scolarisées et sont incapables de s’extirper de cette jungle que représente le travail domestique non réglementé. Compte tenu de cette situation précaire, il n'est pas surprenant que les travailleurs domestiques soient au centre des préoccupations de la JOC du Brésil depuis sa fondation. À l'occasion de la Journée internationale des travailleurs domestiques, le KADOC laisse les archives de la JOCI et la JOC du Brésil parler de la question du travail domestique au Brésil.
Le 23 octobre, la JOCI a organisé l'ouverture publique de son 15e Conseil international au Pérou. Il s'agissait d'une activité qui voulait symboliser l'unité des luttes des jeunes travailleurs menées par le mouvement.
Le contexte dans lequel ce Conseil International s'inscrit est caractérisé, d'une part, par le reflux de la pandémie et l'intensification de ses conséquences telles que l'augmentation du chômage et des inégalités sociales, par une grande complexité et des bouleversements dans les relations internationales causés par une volonté d’hégémonie des grandes puissances industrielles actuelles dans les domaines économique et culturel, par des conflits armés internationaux. Ce contexte est caractérisé, d'autre part, par une grande mobilisation, surtout des jeunes qui aspirent à un monde plus juste et plus fraternel, comme nous le propose le pape François, ainsi que leur véritable engagement pour l'environnement.
Le cadre de cet événement important était la « Casa de Retiro San Francisco de Asis » à Lima Pérou. L'ouverture publique a commencé par un magnifique rituel culturel exécuté par une femme indigène du Pérou qui nous a fait entrer en contact avec la « Madre Terra », Pachamama, et avec notre spiritualité ancestrale. Elle a été suivie de la célébration eucharistique, présidée par Dom José Reginaldo Andrietta, évêque du diocèse de Jales/Sao Paulo Brésil et ancien aumônier international de la JOCI et concélébrée par le père Alejandro Cussinavich, aumônier de la JOC du Pérou et par les pères Santiago et Humberto Boulange du Pérou.
La Jeunesse Ouvrière Chrétienne du Pérou, une organisation de jeunes travailleurs présente dans 17 communautés du pays et forte de 88 ans de vie organique, d'action et de formation, est un porte étendard du combat pour un travail et une vie dignes des jeunes à travers le monde. Elle met l'accent sur la formation et l'éducation, l'action et la recherche d'un esprit critique, analytique et proactif pour promouvoir le protagonisme des jeunes dans leur vie, leurs communautés, leurs écoles et leurs lieux de travail, et ce en partant de leurs propres réalités.
Les membres de la JOC du Pérou se réunissent chaque année dans un espace qui leur permet de partager leurs expériences, de réfléchir sur le mouvement, de proposer des stratégies et de prendre des décisions responsables pour renforcer la JOC.
« Je m'appelle Janrick Macinas, j'ai 23 ans. Je travaille comme porteur dans le port de pêche de Mercedes. Mon employeur me verse un salaire journalier de 200 pesos (4 $US). Mon salaire ne suffit pas pour subvenir aux besoins élémentaires de ma famille. Mon rêve est de poursuivre des études, mais je n'ai pas pu aller à l'école, je n'ai même pas terminé l'école primaire parce que je dois travailler pour ma famille. Dans mon travail, je suis exposé au risque d'accident. Je glisse souvent sur le sol mouillé et je suis sujet à des infections et des allergies cutanées dues à certaines matières toxiques provenant du poisson et du port. Récemment, j'ai été malade et incapable d'effectuer des travaux lourds. J'ai peur de fonder ma propre famille car je ne sais pas comment je pourrais subvenir à ses besoins. »
La JOC internationale se préoccupe des jeunes travailleurs de tous les pays, sur tous les continents. Dans les différents moments et étapes de l'histoire de notre mouvement, l'organisation des groupes de jeunes, de la prise de conscience initiale de leurs problèmes à l'action collective pour les résoudre, et enfin la formation d'une identité spécifique de la JOC panafricaine, a toujours été un défi majeur.
Aujourd'hui, nous avons pensé qu'il serait intéressant de vous présenter ce numéro de la lettre d'information pour vous donner quelques informations et analyses sur l'Afrique. Il s'agit également d'un appel à la solidarité des autres continents, à commencer par le temps que vous consacrerez à la lecture des articles des pages suivantes. Nous vous invitons à connaître et à comprendre mieux la réalité de ce continent, une partie de la vision des jeunes qui ont apporté leurs témoignages et des exemples d'actions menées pour consolider le travail de la JOC, les efforts pour étendre le mouvement à de nouveaux pays, le rôle des anciens militants et responsables, en solidarité avec la mission historique de la JOC internationale. En ce sens, ce numéro spécial sur l'Afrique vise à renforcer l’action des responsables de l’équipe de la JOC panafricaine et des mouvements nationaux en Afrique.
En outre, à partir de ce numéro, le bulletin d'information s’associe à la préparation du centenaire de la naissance officielle de la JOC. Nous vous tiendrons informés du travail du comité d'organisation et des initiatives prises dans les pays et les régions pour atteindre les objectifs que nous avons fixés pour les activités du centenaire. Bonne lecture du Bulletin JOCI !
- Détails
Nous avons l’immense plaisir de lancer le processus qui nous mènera à notre XIVe Conseil international, lequel aura lieu du 25 septembre au 9 octobre 2016 à Aix-la-Chapelle, en Allemagne. Le thème du Conseil est « Un travail juste – Une option fondamentale pour la dignité de tous » et le slogan sera « Luttons pour la dignité des jeunes travailleurs ».
Le Conseil international de la JOCI est l’organe suprême du mouvement, il jouit des pleins pouvoirs et agit en toute souveraineté. Cette instance est le lieu de partage de la situation de la jeunesse travailleuse, un lieu de clarification, de coordination et de recherche de solutions. En tant qu’organe suprême, le Conseil international accomplira la tâche qui lui est confiée d’appliquer la méthode Voir-Juger-Agir pour évaluer les actions qui sont menées par, avec et parmi les jeunes travailleurs à tous les niveaux du mouvement conformément aux orientations du Plan d’action international.
Une analyse claire, solide et complète de tous les aspects de la vie – sociaux, politiques, économiques, culturels et idéologiques – est requise pour élaborer une nouvelle proposition d’action et mener à bien la mission du mouvement qui est de créer une société nouvelle pour tous les êtres humains, en particulier les jeunes travailleurs et travailleuses.
Pour que nous puissions élaborer une nouvelle proposition de développement humain, il est nécessaire de critiquer la logique de vie actuelle et d’apporter des preuves concrètes montrant que la modernité qui ressort de la logique capitaliste est incapable de créer une harmonie dans la vie de tous. Nous devons mettre l’accent sur le fait que la destruction des êtres humains, de la nature et de la culture est le reflet de l’échec de notre société actuelle qui promeut la domination d’une minorité sur la majorité.
La solidarité est une idée cruciale à la JOCI et un simple coup d'œil aux archives le prouve. Depuis bien des années, d'innombrables lettres, bulletins et courriels se terminent par les mots « en solidarité » au lieu d'une salutation plus générique. Cependant, la JOCI a également compris que la solidarité ne se résume pas à des mots. Elle a toujours encouragé la solidarité à travers l'action, non seulement des JOC nationales envers leurs compatriotes, mais aussi entre les différentes JOC de toute la planète. Les nombreuses campagnes de solidarité internationale coordonnées par le Secrétariat international sont le résultat d'une longue tradition de solidarité. Bien que la plupart d'entre elles aient été entreprises pour soutenir les victimes de dictatures, de régimes militaires et d'autres formes de répression telles que l'apartheid, la solidarité s'est également manifestée envers les victimes de catastrophes naturelles. Pour cet article de blog, le KADOC a collaboré avec la JOC de Haïti afin de mettre en lumière la manière dont la solidarité est passée de la pensée à la pratique.
L'une des premières réponses de la JOCI à une catastrophe naturelle a été lors du tremblement de terre de Valdivia, au Chili, en 1960, qui reste le séisme le plus puissant jamais enregistré. Le premier récit détaillé de ce qui s'est passé est parvenu à la JOCI sous forme de lettre écrite à Cardijn par Wim Verbakel, un jociste flamand qui a contribué à l'expansion de la JOC au Chili. Il estime que dans la région située au sud de Concepción, environ 40% des maisons sont en ruines, ainsi que de nombreux autres bâtiments tels que des usines et la centrale jociste. La magnitude du tremblement de terre était extrêmement élevée, car il rapporte également que le niveau de l'eau dans plusieurs lacs a baissé d'environ 10 mètres et que cinq nouveaux volcans et plusieurs lacs se sont formés. Sur le point de partir pour un voyage en Afrique, Cardijn imprime rapidement le récit de Verbakel dans une circulaire. Il déclare qu'il n'y a qu'une seule réponse à cette crise : « un dimanche sec (sans boissons ni frivolités) ». En plus du jeûne, les membres sont encouragés à faire des dons sur le compte personnel de Cardijn avec la mention "pour le Chili". Lui-même s'est déjà engagé à verser 10 000 francs.
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